Pile : le tourisme. L’un des éléments essentiels de l’économie du Pérou. Le ministère de la culture a répertorié la plupart des sites archéologiques du pays -« et encore, il en reste quelques uns« , souligne Fernando, originaire de Cuzco- pour les regrouper dans un seul et même ticket de visite. Dans la région de Cuzco par exemple, le « boleto turistico », permet de visiter seize sites, en l’espace de dix jours. Hors transports pour y accéder ou guide bien sûr.
Parmi eux, les incontournables : Tambomachay, Qenq’o, Pukapukara, Sacsayhuaman, à proximité de Cuzco. Puis on entre dans la vallée sacrée avec Pisac ou encore Ollantaytambo. Sans oublier Chinchero et sa maîtrise des textiles, ou encore les salines de Moray… de quoi s’ occuper en somme.
Certaines routes en deviennent même payantes, comme celle pour aller à Huchuy Qosqo, dans la vallée sacrée, qui traverse un site archéologique. En bref, lorsque l’on est touriste au Pérou, il y a de nombreuses choses à voir et tout a été pensé pour.
Pour ceux qui cherchent une immersion plus profonde, direction les communautés montagnardes, comme à Patabamba, qui vit de son tourisme du tissage. « A quelques kilomètres d’Ollantaytambo, se trouve une communauté qui est quasiment faite pour cela. Lorsque les habitants descendent en ville en habits traditionnels, ils sont attendus par les touristes qui les paient pour venir vivre quelques jours qvec eux« , explique Kali, qui tient un hostel à Ollantaytambo.
Des villes comme Aguas Calientes, (où s’arrête le train pour le Machu Picchu), ne vit que pour les touristes. Ici, les bâtiments sont des hôtels, des restaurants ou des petits commerces. Dollars ou Nuevo Soles comme monnaie d’échange, qu’importe, le but est de satisfaire le visiteur étranger.
Tradition ou folklore ?
À Cuzco, ancienne capitale inca, on croise des vendeurs ambulants en tenue traditionnelle à chaque coin de rue. Pour l’attrait du touriste ? Dans les grandes villes, la réponse est plus sûrement oui, même si les produits proposés sont tout de même fait main.
Et puis, il y a ceux qui veulent vivre l’expérience péruvienne, la « vraie » : les shamans. « Des occidentaux paient une fortune pour venir ici uniquement dans le but de rencontrer un shaman« , raconte Kali. « C’est très rare de trouver des shamans (Curandero) comme autrefois, quand ils étaient chefs de tribus« , prévient Juan Pablo, qui a vécu et travaillé pendant plusieurs années avec des shamans. « Aujourd’hui, ils exercent pour survivre, pour l’argent et les touristes. Certains d’entre eux finissent même par devenir alcoolique« , continue Juan Pablo.
Car au-delà du tourisme, il existe au Pérou un véritable clivage entre deux peuples, deux manières de vivre radicalement différentes.
A suivre.